On ne peut pas plaire à tout le monde

[dimanche 7 janvier 2007]

On ne peut pas plaire à tout le monde

On ne peut pas plaire à tout le monde

L’homme ne vit pas seul, mais en société, et cet état l’expose inévitablement à l’opinion des autres. Qu’en dira-t-on ? c’est la question qui se pose lorsque nous avons une décision à prendre ; et comme on sait les réponses ne tardent pas. Faut-il accorder de l’importance à ces avis ?

Peut-être connaissez-vous l’histoire de ce meunier qui allait à la foire en compagnie de son fils pour y vendre un âne. Pour ne pas fatiguer la bête, ils décidèrent de la porter eux-mêmes ; le premier qui les vit se moqua. Le fils monte alors sur l’âne, et des passants blâment ce manque de respect pour son aîné. Le meunier prend sa place, ce qui lui vaut les railleries de jeunes filles, plus favorables à la jeunesse. Enfin, tous à pied, un passant juge ridicule d’user ses souliers en laissant aller le baudet à son aise.

Chacun trouve ainsi à redire, et a ses raisons ; chacun y va de son mot, selon qu’il considère l’âne, ou le meunier, ou son fils. Or, quelque décision que nous prenions, il faut s’attendre à susciter ainsi des avis opposés, et à faire des mécontents.

Comment donc contenter tout le monde, si chacun donne son avis sur tout et choisit de voir les choses sous le jour qu’il préfère ? Quoi que vous fassiez, les gens en parleront, dit La Fontaine, n’en doutez nullement. Commençons donc par nous contenter nous-mêmes.